L’évolution de la situation au Proche-Orient entre dans une nouvelle phase de violence et celle-ci aura certainement des conséquences pour les décennies à venir.
L’Egypte vient de connaitre un coup d’Etat militaire qui interrompt un mouvement populaire de contestation du président Mohammed Morsi, avec l’emprisonnement de ce dernier. Alors que les revendications populaires concernaient la démocratisation des institutions, la justice sociale et le droit au travail, le bras de fer entre l’armée et les frères musulmans a réduit le débat à un choix entre l’islamisme ou le nationalisme. Le peuple a été une deuxième fois dépossédé du débat.
En Syrie la guerre civile continue avec de plus en plus de victimes innocentes. Les Etats-Unis en alliance avec l’UE, les pays du Golf et la Turquie ont instrumentalisé l’opposition en renforçant les organisations à leurs soldes ou les plus obscurantistes tout en marginalisant et étouffant les forces du progrès qui aspiraient à plus de démocratie et de justice sociale. Le peuple syrien est en proie aujourd’hui à la violence d’un régime autoritaire et des obscurantistes qui n’hésitent pas à faire de ce conflit une guerre des confessions en décimant les minorités chrétiennes, kurdes ou alaouites.
Cette volonté d’ethnicisation et de confessionnalisation de la guerre civile en Syrie a des conséquences très graves au Liban où les déchirements confessionnels ravagent ce pays depuis des décennies. Mais les tensions montent un peu partout comme en Turquie, au Bahreïn ou encore d’autres territoires où les différentes obédiences religieuses, confessions coexistent depuis des centaines d’années voire des millénaires.
Pendant ce temps-là, l’Etat d’Israël continue plus que jamais sa politique de colonisation et ses crimes d’Etat à l’encontre du peuple palestinien qui se trouve isolé du monde car plus personne ne parle d’eux.
Nous pouvons innocemment nous demander à qui peut profiter autant de conflits, de sang et de larmes…
Est-ce qu’une Syrie, morcelée sera toujours en capacité d’aider le peuple libanais dans sa résistance face à Israël qui considère ce dernier comme son arrière cour où son armée rentre et sort quand elle veut ?
Est-ce qu’il restera un pays dans cette région qui ne soit pas à la solde de l’impérialisme américain, à part l’Iran qui est déjà en conflit avec les Etats-Unis et Israël? Cette situation n’appelle-t-elle pas une autre guerre avec l’Iran encerclé qui sera encore plus ravageuse ?
C’est pourquoi la région tout entière risque l’embrasement, il faut que les Etats-Unis et d’autres belliqueux du monde mesurent réellement les conséquences d’une guerre contre la Syrie.
Il faut que la France, l’Union Européenne et la communauté internationale interviennent pour une issue politique à la crise syrienne. Nous savons que la démocratie ne s’exporte pas à coup de bombes et que ce sont toujours les peuples qui payent les prix des guerres !